Gone Girl : les attentes déçues

J’en ai tellement entendu parlé, on me l’a maintes fois recommandé… et évidemment mes attentes étaient bien grandes en le voyant ! J’ai ainsi envie de vous partager une petite analyse sur l’impact qu’ont les conditions de visionnage sur l’expérience du film.

« Le jour de leur 5e anniversaire de mariage, Amy disparait et Nick retrouve leur maison saccagée. Tout semble accuser Nick. Il veut la vérité. »

Intuitivement, ou après s’en être fait la remarque, tout le monde se doute bien que les conditions où l’on profite d’une œuvre peut avoir un impact significatif sur la façon dont on la perçoit. Il y a ainsi des chansons que j’associerai à jamais avec une certaine atmosphère car j’ai lu un livre en particulier avec les trois mêmes chansons en boucle dans mon téléphone.

Pour les films, c’est bien la même chose. Un film d’horreur en plein jour pendant une fête d’anniversaire sur une minuscule TV sans basses n’aura pas le même effet qu’au cinéma où vous seriez allé seul sans personne à qui faire partager vous sursauts causés par l’environnement sonore et visuel idéal.

On peut aller cependant plus loin et affiner le raisonnement (qui forcément perdra de sa généralité), quand on regarde les plus petits détails des conditions sous lesquels l’œuvre a été consommée. J’ai ainsi fait un petit sondage auprès de mes connaissances ayant regardé « Gone Girl » pour savoir dans quelles conditions ils étaient en ayant vu le film, et quel a été leur ressenti.

La plupart de mes connaissances ont ainsi vu le film un soir, en bonne compagnie et au cinéma, à une date plutôt proche de sa sortie. Personne n’a complètement détesté l’œuvre, pourtant, j’ai pu rapidement isoler deux groupes : les fans et les déçus.

  • Les déçus

Attardons nous tout d’abord sur les déçus. Attribuant pourtant une note plus que correcte au film (5 à 7/10 environ), ces personnes ont souvent lu dans le scénario dès le départ, identifiant rapidement les coupables des victimes. Je parle ici au pluriel, car il y a plusieurs « crimes » abordés dans « Gone Girl« , dans la critique faite des médias, d’une famille plus intéressée par la gloire et l’argent que par la disparition d’une femme.

Dans la plupart des cas, la première partie du film a été plus facilement appréciée que la seconde. Mes hypothèses : il n’est pas encore possible de dire avec certitude si ce que l’on devine est bien le cas et on ne se doute pas encore de la triste tournure que va prendre le film dans sa deuxième partie.

Le  grand coupable est en effet ingénieux, calculateur et rationnel dans toute la première partie. Rien n’a été laissé au hasard. Quand le renversement arrive, et notre beau et « grandiose » coupable si j’ose dire, se transforme soudainement en une loque humaine, dont l’esprit est guetté par la folie, qui enchaine erreur sur erreur. Et le grand problème est que nos « déçus » s’attendaient à ce qu’il n’y ait pas d’erreur, que tout reste calculé, ou alors qu’il y ait une explication plausible à ce revirement et que ses erreurs soient punies. Malheureusement ce n’est pas le cas.

Gone-Girl-Das-perfekte-Opfer-Blu-ray-Review-Szene-4.jpg

Dans la plupart des cas les critiques ont une haute opinion du film ce qui provient de trois grandes raisons :

  • la réputation du réalisateur David Fincher qui n’est plus à faire après des titres comme « Fight Club », « Millenium », « Panic Room », « L’étrange Histoire de Benjamin Button » et « The Social Network ».
  • la réputation de « Gone Girl » dès sa sortie, annoncé par les critiques comme par les connaissances comme le « thriller de l’année ». La chute est donc grande pour ce public entre leurs attente et le résultat. Je détaillerai un peu plus bas les résultats de ce succès. Cependant, même les déçus se fondent ainsi dans la masse des fans qui ont accueilli « Gone Girl » en grande pompe.
  • Les acteurs Ben Affleck et Rosamund Pike n’y étaient certainement pas pour rien non plus.

 

  • Les fans

Car massivement, les critiques sont excellentes et l’écrasante majorité du public l’a reçu avec beaucoup d’enthousiasme.

720x405-gone-girl-DF-01826cc_rgb

En voici quelques preuves :

  • Le budget s’élève à $61 millions, le film devenant le plus gros succès du réalisateur au box-office avec plus de $167 millions de recette récoltés aux USA et $368 millions dans le monde.
  • Les critiques :

Le scénario inventif, les rebondissements répétés, le jeu des acteurs tant que la photographie sont vantées. Beaucoup ont également apprécié et parlé de la critique des médias présente dans le film (bien que classique) ainsi que celle de la société américaine, très intéressée.

Conclusions 

Si vous avez trouvé des inconsistances dans le livre, évitez le film. Prenez connaissance de quelques critiques, mais ne montez pas un dossier encensant l’œuvre, vous risquez trop d’être déçus (sans compter les risques de vous spoiler).

 ***

L’avis de Laketi

Ben Affleck était meilleur que dans mes souvenirs par rapport à ces films précédents et jouait bien son rôle de mari un peu niais qui veut juste une vie moyenne, simple, sans trop de complications (bon, d’accord, il a quand même une maitresse). Je n’ai pas du tout apprécié Rosamund Pike, trouvant qu’elle surjouait et que son personnage partait totalement en vrille après le moment ou on la voit en voiture, partir à l’aventure et jouer la femme battue d’une idiotie sans nom.

Ne vous y trompez pas, j’ai trouvé que le film de 2014 a bien entendu des qualités : il est bien au dessus de la plupart des thrillers américains que l’on voit habituellement, la réalisation est excellente et le scénario est inventif et surprenant bien qu’un peu tiré par les cheveux sur la fin. Le film s’apprécie facilement, malgré quelques personnages particulièrement énervants comme l’assistant de l’inspectrice et les erreurs sur lesquelles ont a du mal à passer sur la fin.

Une petite citation du film qui je trouve s’applique particulièrement bien à mon appréciation du film :

« There’s a difference between really loving someone and loving the idea of her. »

Oui, je le recommande (7/10), mais n’en fait pas le film de l’année et il ne mérite à mes yeux clairement pas le tapage dont il a fait l’objet, surtout quand je le compare à d’autres thrillers vus la même année !

Je recommande :

  • The Chaser : film coréen de 2008, dur, prenant, où vous espérez jusqu’à la fin.
  • Dead Man’s Shoes : film anglais de 2004, bienvenue dans cette vengeance impitoyable
  • Headhunters : film nordique de 2011, vous verrez le tranquille traqueur devenir la proie, avec quelques scènes mémorables.
  • Just Another Love Story : film danois de 2007, un thriller au scénario inédit et délicieusement inquiétant, comme on les aime.
  • Le crime farpait : film espagnol de 2005, tourné en comédie, pour retrouver la femme calculatrice et « horrible »

Laisser un commentaire